Le début d'un cauchemar ... [JUSTINE DAHLIA]

« - Vous voulez quelque chose, jolie demoiselle ?
- Hum ... Non merci.
- Un petit verre ? Même pas ?
- J'vous dit que non. »

« - Tiens, tiens, mais c'est Lucie que je vois là ? Lucie Desrochers ... J'ai remarqué que tu avais finalement trouvé job au milieu des canassons, nan ?
- Jessica ... Et toi t'es streap-tiseuse et j'parie que tu te tappe tout les mecs de la ville ?
- Hin ! Personne ne peut succomber à mon charme ! Et toi, tu t'es trouvé un p'tit copain ?
- Oui.

- Heee, qu'est-ce que tu fais toute seule ?
- J'attend mon copain.
- Hin ! J'parie qu'il va pas venir ! »

« - Paraît que ton père s'est enfui de prison ? Comment tu peux vivre ce calvaire ? Enfin non, t'es en protection j'suppose ? Et au fait, t'es loin de la tombe de ta mère ici en France ? T'as pas peur ? Hum, je devrais te laisser répondre peut-être ? »

« - Je vous dit que j'ai pas but ! Roo, 'tin vous êtes sourds ou quoi ? Je croyait que les policiers étaient plus intelligents que cela !
- Taisez-vous, petite sotte ! Comment osez-vous frapper la fille du maire de la ville ? Vous ne voyez donc pas ce que vous avez fait ? La fille du maire est célèbre et rapporte beaucoup d'argent en chantant, nous ne voudrions pas qu'elle soit gâchée du visage par une petite blonde qui se croit tout permis ! »

« alors voyons ... On va ajouter coup et blessure volontaire en plus du vol de voiture, délinquance publique, évasion d'un centre psychologique, et bien d'autres encore ... Comment comptez-vous vous en sortir comme ça ?
- Par la même façon.
- Taisez-vous. Vous serez emmené dans une cellule provisoire ici, au commissariat. »

Justine Dahlia & Lucie Desrochers avaient déjà un casier judiciaire bien rempli. Elles avaient toutes un fort caractère & une tendance -non pire, une habitude à ne pas suivre les ordres. Pourtant, ce soir là, elles n'avaient nullement prévu de rajouter quelques pages supplémentaires à leur dossier judiciaire. Juste une petite sortie bien tranquille, pour elles deux. Justine Dahlia, par exemple, n'avait qu'un souhait : s'éclater en boîte. C'est donc tranquillement qu'elle prit son scooter et fonça en direction de la Discothèque Tendance, non loin du Domaine de Course Hippique. Qu'y avait il de plus normal pour une adolescente ? Elle devait retrouver là bas Rachel Seyfried, avec qui elle s'était liée d'amitié. Hélas, elle ne pourrait jamais la retrouver ce soir là. Pourquoi ? Vous allez le savoir bien assez tôt, croyez moi...

Il est vrai que Lucie Descrochers, tout comme Justine Dahlia, avait un don pour s'attirer des ennuis et se mettre dans des situations impossibles. Mais pourquoi ce soir là, lors d'une sortie on ne peut plus normale ? Pourquoi ? Justine filait comme une flèche sur son scooter. Elle ne portait pas de casque, ses cheveux flottaient dans le vent. Habituée aux lois américaines, elle avait oublié que le port du casque était obligatoire en France et qu'il y avait des limitations de vitesse assez strictes, surtout en aglomération. Alors qu'elle entrait dans la ville et s'approchait de la discothèque, elle commença à paniquer. Un policier à la carrure imposante lui barrait le chemin. Mais l'adolescente adorait la vitesse & la liberté, & ne comptait pas se laisser faire aussi facilement. Fonçant encore plus vite, elle heurta un bras tendu de l'officier, qui fit plusieurs tours sur lui même en protestant. Juju accéléra encore, encore & toujours. Elle stoppa son scooter quelques mètres plus loin, peu après la discothèque, & descendit.

La jeune femme avança d'un bon pas en direction de la discothèque, sous un ciel chargé & menaçant. Arrivée à l'entrée de la boîte, le videur -un grand gars costaud au crâne dégarni, refusa de la laisser passer sous prétexte qu'elle était recherchée par la police. Justine s'apprêtai à rebrousser chemin lorsqu'elle aperçut Lucie Descrochers, son amie, qui frappait une jeune femme au visage. Les gardes du corps de la jeune femme l'empoignèrent et appellèrent la police. Ils firent sortirent la jeune blonde par une porte derrière la discothèque, tant dis que Justine, elle fut emportée par un policier à la carrure imposante qui la mena près d'une voiture de police. Un grand policier brun déguiguandé se tenait devant. Avec son minuscule képi enfoncé sur la tête, et l'air important qu'il essayait de se donner, il offrait un spectacle hillarant. Le policier qui tenait fermement l'adolescente rebelle lança d'une voix calme au grand brun, un dénommé Henri qui avait l'air quelque peu simplet, vu la façon dont lui parlaient les autres.

" - Henri. Fais attention à elle. Ne la laisse pas filer. Elle est très maligne. Ne te fais pas avoir.

- Oui, Monsieur. "

Henri avait répondu avec conviction, & Justine comprit qu'il serait facile pour elle de se dépêcher de rejoindre le comissariat, où devait se trouver Lucie. & ceci sans monter dans la voiture de police, s'il vous plaît ! Le dénommé Henri poussa Juju avec douceur en direction de la voiture. Il expliqua que son scooter allait être saisi par les policiers et qu'elle allait être emmener au comissariat dans la voiture de police (ça alors ! xD). L'adolescente se mit alors à vociférer :

" - Je ne veux pas ! Non ! Je veux y aller en scoot ! Ils ne prendront pas mon scooter ! Suivez moi si vous le souhaiter, j'y vais avec mon scoot !"

Le policier, ébahi, avait quelque peu desseré son étreinte. Il n'en fallut pas plus à la petite Justine pour foncer à toute allure en direction de son scooter, tant dis que Henri se faisait passer un savon. Sautant à la va vite sur son véhicule, elle mit les gaz en direction du comissariat, ses cheveux flottant au vent, savourant la liberté à laquelle elle avait droit. La silhouette des bâtiments du comissariat se dessina très rapidement, et Justine se gara sur le parking avec grand fracas. Pour empêcher que la police ne le lui saissise, la jeune femme prit grand soin de cacher les clés dans une poche intérieure de son manteau, que personne ne soupçonnait. Elle se dirigea ensuite d'un bon pas vers l'accueil.

Lorsque la secrétaire -une grande femme sèche à l'air sévère- entendit pourquoi la jeune femme en face d'elle était là, ses deux yeux devinrent ronds comme des soucoupes. Elle mena Justine à une salle d'attente, en quelque sortes et la fit s'assoir. Quelques instants plus tard, un grand policier se présentait en face d'elle, et lui expliquait qu'il allait devoir la menotter. Une fois de plus, l'adolescente se mit hors d'elle, braillant dans tout le comissariat =

" - Non. Non, je ne veux pas mettre de menottes ! J'en mettrai pas. Jamais !"

Le policier renonça rapidement et la mena dans une salle où se trouvait un autre policier, déjà occupé avec une personne. Dès que Justine entra, les deux personnes déjà présentes s'éclipsèrent. Le grand policier chargé de "l'affaire Justine Dahlia", s'assit dans un soupir et sortit un gros dossier à la couverture rouge. Il le feuilleta quelques instants, et sembla trouver la page qui l'intéressait. Semblant se rappeller que Justine était là, il lui ordonna brusquement et d'un ton dur de s'assoir. La jeune femme le foudroya du regard et se laissa tomber avec fracas sur une chaise de tissu rouge. L'homme en face d'elle -un dénommé Alphonse- soupira une fois de plus. Il n'avait pas de chance, en effet. On l'avait chargé d'un des cas les plus complexes que la police n'ait jamais connu. Une Américaine rebelle, qui était en réalité Jade Florini, une célèbre cavalière de saut d'obstacles née en France et qui y avait grandit, jusqu'à son terrible accident, vers l'âge de 16 ans, où elle avait émigrée en Amérique et était devenue Justine Dahlia, la jockette. En autre, elle avait de très bons avocats. Alphonse passa une main dans sa tignasse noire et lança un regard méprisant à la jeune femme en face de lui. Puis il lança d'un ton brusque, chargé d'agressivité :

" - Vous savez sans doute pourquoi vous êtes là ?

- Bien sûr.

- Je n'ai donc pas besoin de vous rappeller les nombreuses raisons de votre visite ici ?

- De toute évidence, non.

- Eh bien si. Vous êtes là pour excès de vitesse en aglomération, non port du casque en scooter, mise en danger de la vie d'un policier, coups et blessures envers un videur, non soumission répétée aux ordres des forces de l'ordre. Vous niez ?

- Non. Vous ne m'apprenez rien.

- Vraiment ? Vous savez que vous risquez la prison pour tout ceci ?

- Vous oseriez ? Sincérement, vous oseriez mettre Jade Florini sous les verrous ?

- Je... Enfin, je.... DEHORS ! brailla soudain le policier.

- Merci, Monsieur. Tout le plaisir était pour moi. A bientôt."

Justine Dahlia s'éclipsa en claquant la porte. Revenant au secrétariat, elle demanda où se trouvait Lucie Descrochers. La femme l'orienta vers une salle bien précise, où l'adolescente s'empressa de se rendre. Tant dis qu'elle poussait la porte et faisait son apparition théatrale, elle entendit :

" - Taisez-vous. Vous serez emmené dans une cellule provisoire ici, au commissariat.

- Je ne crois pas, non.

- Quoi ? Qui a osé dire ça ?

- Jade Florini, pour vous servir, aujourd'hui connu sous le nom de Justine Dahlia. (Elle tendit la main au policier, petit gars grassouillet.)

- Que... Que faites vous ici ?

- Quelle question ? J'ai était arrêté, mais on m'a relâché.

- Pour quelles raisons vous a-t-on arrêté ?

- Pour excès de vitesse en aglomération, non port du casque en scooter, mise en danger de la vie d'un policier, coups et blessures envers un videur, non soumission répétée aux ordres des forces de l'ordre. Pour reprendre les mots de votre collègue.

- Il vous a libéré ?

- De toute évidence, oui.

- Quoi ? C'est scandaleux ! Je vais vous mettre sous les verrous jusqu'à la fin de vos jours ! On en a marre de vous, Florini ! De votre dossier qui ne tient plus dans notre armoire ! Marre, marre, marre ! Vous allez crever derrière les verrous, Florini ! vociféra-t-il.

- Je n'y crois pas tant que ça, figurez vous.

- FLORINI !

- C'est bien moi. Mais sérieusement, vous oseriez me jetter sous les verrous ? Avec mes avocats, les Français qui me soutiennent ? Vous seriez viré sur le champ !

- Tu crois ça, Florini ? Détrompe toi. Les Français t'ont oublié ! Et toi et ta copine vous allez finir sous les verrous pour la fin de vos jours !

- Sûrement pas. Je n'ai qu'à appeller mon avocat et vous pouvez dire au revoir à votre poste.

- Ne vous croyez pas meilleure que les autres parce que vous êtes une star, Florini. Vous êtes bien en dessous des autres, celle à laquelle je laisserai le moins de chose passer !

- J'ai peur, je tremble, Gla Gla.

- Vous allez crever sous les verrous !

- Ni elle, ni moi. Ou du moins pas elle. Elle n'a rien à voir avec ça.

- Si ! Vous deux, Florini, vous deux !

- Non, mais sincérement, vous oseriez ?

- Avec plaisir !

- Allez y, osez. Mettez moi sous les verrous. Osez, si vous êtes un Homme ! Faites le ! Vous serez viré sur le champ, de toute façon ! Vous êtes un tordu, un sale flic, mais osez, osez donc !"

Le policier avait bondi par dessus le bureau. Il gifla violemment Justine, qui ne s'y attendait pas du tout. Puis il la bourra de coups de poing. Il finit par lui coller une grande gifle, qui la fit tomber sur le carrelage blanc. Une goutte rouge vint le tacher. Une petite tache se forma. Puis une flaque. Qui s'élargissait. La tête de Justine tournait, et soudain, ce fut le noir.

Elle entendit des éclats de voix, des policiers qui l'entouraient, sentit du métal froid sur ses mains (des menottes ?). Elle ne savait rien de tout ça, car elle était inconsciente. Qu'allait elle devenir, elle ne savait pas du tout, mais elle priait pour que Lucie s'ensorte bien. Ou au moins, mieux qu'elle, car elle doutait sur son sort.

« Suivez-moi. »

« JUSTINE !! LAISSEZ-MOI SORTIR !! »

Justine Dahlia naquit il y a 18 Ans, sous le nom de Jade Florini. Dès son plus jeune âge, elle excellait dans le domaine de l'équitation. Jade, quelques années plus tard, faisait connaître à tous le nom des Florini. Cavalière internationale jusqu'à l'âge de 16 Ans, suite à beaucoup de succès, elle s'arrêta suite à un accident où sa jument perdit la vie. A 16 Ans, elle émigrait en Amérique, en Virginie. Là bas, elle devint Justine Dahlia. Elle avait emmené avec elle son fidèle Quim des Patrats, et bientôt on lui confia un jeune cheval nommé Falling Star. Il avait une peur bleue des vans et refuser de monter dedans. Pour l'en guérir, la cavalière l'envoya à Heartland. Elle commençai à se faire connaître quand elle eut un accident avec Quim, qui resta traumatisé. Ayant obtenu d'excellents résultas avec Falling Star, elle envoya Quim et postula. Elle fut embauchée et fit de nombreuses rencontres. Elle avait tout pour être heureuse = des ami(e)s, des chevaux, Last Chance, Quim, Falling Star, Oéta... Jusqu'à la nuit du 31 Octobre. Qui vint tout bouleverser. Une tempête, un déluge dont Justine et Lucie furent les héroïnes, avec Suprême et Last Chance, pour avoir sauvé la pluparts des chevaux et échappé de peu à la mort. Suite à cet incident, Heartland ferma ses portes. Justine émigra pour l'Angleterre, où elle vécut heureuse. Elle fit de nombreuses courses avec son cher Last Chance, et fut contacté pour partir en France, son pays d'origine, au DCH. Elle accepta et vint avec son alezan et Last Flower, son unique fils. Et quelques semaines plus tard, voilà où elle se retrouvait... Vous savez désormais tout ou presque du passé de Jade. Vous comprenez donc peut être un peu mieux sa forte personnalité. Si ce n'est pas le cas, peut importe. Le plus important est là :

Justine Dahlia, grande star française et américaine, gisait par terre, le nez en sang. La mare rouge autour d'elle s'élargissait. Des policiers lui avaient passé les menottes. Ils avaient enfermé Lucie Descrochers dans une cellule brusquement, peu après l'évanouissement de Justine. Elle hurlait... Un nom. Un prénom, plus précisément. Tout le monde devait la prendre pour une folle à lier. Parce que le prénom qu'elle criait, c'était celui d'une jeune évanouie prostrée sur le sol. C'était le nom de Justine Dahlia. Menotée et fermement retenue (comme si elle pouvait se débattre) par une armée de policiers, elle fut portée par un agent de carrure moyenne, un beau brun à l'air séduisant. Mais tout était gâché par cet air dur et avantageux que souhaite se donner les policiers. Tout ceci était fort pathétique. Jeter Jade Florini en prison, l'avoir frappé ? Non seulement c'était le licenciement assuré, mais en plus le petit gros au crâne dégarni risquait même la prison. Et justement, c'est là où il ordonna qu'on menne Justine. Malgré l'état dans lequel elle se trouvait (qui lui aurait plutôt vallu une visite à l'infirmerie), aucun policier n'était prêt à discuter les ordres de leur chef, surtout vu l'humeur qu'il avait. La jeune femme fut donc jetée dans la même cellule que Lucie, où les policiers la déposèrent sur un deuxième matelat miteux. Une fois qu'ils furent tous partis, Justine rouvrit doucement les yeux, et vérifiant que personne ne les voyait, se redressa discrétement. Elle fit un petit signe à Lucie, incrédule. Avec un large sourire, elle demanda à sa meilleure amie :

" - Tu croyais vraiment que ce porc avait mis Justine Dahlia KO ? Tu me connais mal ! Là, tu vois, je prends mon portable, j'appelle mon avocat, et Monsieur n'a plus de job et il se retrouve ici, à notre place. Ingénieux, non ?"

La jeune femme sortit un mouchoir de sa poche, et s'essuya doucement le nez. Un flot de sang s'en écoulait toujours comme une véritable fontaine, mais ça ne semblait pas gêner Justine. De son autre poche, l'adolescente tira doucement son portable. Un sublime Samsung. Un J333, il me semble xD. La jeune femme composa un numéro à la va vite, et porta le téléphone à son oreille. Elle s'entendait très bien à son avocat, et même à cette heure tardive, n'avait pas peur de le déranger. La sonnerie retentit plusieurs fois et l'interlocutrice commença à paniquer. Et si il ne décrochait pas ? Elle supplia le ciel pour qu'il ne soit pas penché sur un autre dossier compliqué, espérant ne pas devoir passer une nuit dans cette cellule pourrie. Commençant à s'énerver, elle entendit enfin une voix masculine à l'autre bout du fil et poussa un soupir de soulagement. Danny, son avocat, parlait avec une chaleur qui la rassura infiniment et qui la convaincut qu'elle et Lucie allaient sortir de ce trou avant même d'avoir prononcé le moindre mot, même "ouf", qui pourtant ne convenait pas trop à la situation. Ecoutant le flot de paroles de son avocat, Justine répondait souvent par l'affirmative, mais quelques fois négativement.

" - Justine ! Que se passe-t-il de si important pour que vous m'appelliez à cette heure ?

- Dan, je ne suis pas vraiment d'humeur à rigoler.

- En quel honneur ? ça ne vous ressemble pas.

- Je sais, oui. Mais là, je suis en cellule avec ma meilleure amie.

- Ah... Pourquoi ?

- Pour excès de vitesse en aglomération, non port du casque en scooter, mise en danger de la vie d'un policier, coups et blessures envers un videur, non soumission répétée aux ordres des forces de l'ordre. Pour reprendre les mots du policier.

- Des fois, vous m'exaspérez.

- Je sais, mais on en parlera plus tard ! Un petit gros s'est énervé, il m'a frappé au visage et il m'a conduit en cellule ! Je veux qu'il finisse sous les verrous !

- J'aimerez bien, mais je n'en suis pas si sûr.

- Quoi ? Vous êtes avocats, oui ou non ?

- Oui... Mais... Les forces de l'ordre sont puissantes. Je ne peux pas tant que ça contre elles.

- Mais... Vous allez me sortir d'ici, non ?

- Je voudrais bien... Mais...

- Sortez moi d'ici !

- Euh... ok. Je vais voir ce que je peux faire. Très bientôt, vous serez dehors, toi et ton amie.

- Merci, Dan, merci infiniment.

- Sans vouloir vous sapper le moral, rien n'est moins sûr...

- Dan ! Un peu d'optimisme ! A bientôt ! En liberté !"

Justine sourit et raccrocha. Elle alla s'assoir près de Lucie Descrochers, l'entoura d'un bras, posa la tête sur son épaule, et murmura :

" - Très bientôt, on sera dehors. T'en fais pas. On va sortir très vite de ce trou, l'affaire va faire scandale, le petit gros va être licencié, on va être heureuse. Rien ne viendra plus nous déranger."

Du moins, c'est ce qu'elle pensait. Elle verrait plus tard qu'elle s'était trompée sur toute la liste. Mais justement, elle le verrait bien plus tard... Tout allait devenir un cauchemar pour ces deux pauvres jeunes femmes qui n'avaient rien demandé à personne... S'asseyant sur son vieux matelat moisi, Justine dodelina de la tête en songeant à tout ce qui s'était passé en à peine quelques heures. Elle se mit à rêver, ou plutôt à cauchemarder éveillée, et la nuit du 31 Octobre repassa devant ses yeux dans tous les détails. Une fois sortie de cette torpeur, Justine s'efforça de sourire à Lucie, malgré la pâleur de son visage et le fait évident qu'elle n'allait pas bien. Elle s'efforça de paraître joyeuse à l'idée de sortir très prochainement d'ici, de cette cellule moisie grâce à Dan, son célèbre et talentueux avocat. Elle ne savait pas, elle ne se doutait pas le moins du monde que si elle sortait d'ici, de ce trou, tout serait encore bien pire qu'avant car on les traqueraient. On promettrait des sommes d'argent importante à ceux qui retrouveraient ses deux "criminelles en fuite". Mais bien sûr, pour le moment, l'adolescente n'en savait rien. Elle ne pouvait rien savoir, et n'était sûrement pas pressée de l'apprendre, supposant encore que elle fut au courant qu'une grande aventure les attendaient une fois de plus.

« Non ! J’aurais toujours des problèmes tant qu’il sera là !! »

Justine Dahlia n'avait jamais prétendu, contrairement à certaines amies de Lucie Descrochers, la connaître vraiment. Lucie était comme Justine une jeune femme bien mystérieuse, qui ne s'explique pas leur comportement à elle même. Et c'était tout sauf de la folie. Au contraire. C'était la preuve que ses deux jeunes femmes à la personnalité assez particulière étaient bien vivantes et avaient les deux pieds ancrés sur la Terre. Leur comportement était certes bien étranges, et elles étaient toutes deux impossibles à cerner. C'est sans doute pour ça qu'elles formaient une si belle association. Qu'elles étaient tant amies. Car chacune avaient deux faces: l'une, qu'on peut dire positive, avec le sourire, de bonne humeur, qui rigole tout le temps ; l'autre, négative, si l'on puit dire, que presque personne n'avait jamais vu. Une soif de vengeance, un désir insurmontable de faire payer quelqu'un... Justine savait tout ça. Elle était elle même concernée. Ce n'était pas vraiment un désir de vengeance qui bouillait au fond d'elle, mais plutôt un remord envahissant. Ce remord, il la suivait depuis l'âge de seize ans, quand Justine s'était divisée en deux, si l'on puit duire = la gentille Justine, et la Justine à la face sombre, la vraie. Depuis cet accident où était morte sa jument, Jade la souriante avait disparu pour faire à Justine la sombre. Toutes les péripéties qui avaient suivi n'avaient rien arrangé. Au contraire. Justine s'était encore plus renfermé sur elle, et son sourire n'était plus qu'un masque pour cacher ses sombres pensées. Tout comme Lucie. Mais quelle était sa raison, à elle ?

* Justine remonta deux années plus tôt, dans la cour de l'Académie Equestre de Heartland. Lucie Descrochers et elle même étaient assises dehors, près de la barrière des prés. Suprême et Last Chance paissaient paraissesement à l'intérieur. Le bel entier alezan et la belle jument baie fixaient du coin de l'oeil leur propriétaire. Justine pressait le bras de Lucie avec une infinie douceur, essayant de faire passer ses larmes. C'est ce jour là que la blondinette avait découvert le secret, la deuxième face de Lucie suite à un long récit accompagné d'un flot de larmes. Elle lui expliqua tout de, de A à Z, et lui raconta son histoire. Elle se mit à parler rageusement de son père, le terrible Monsieur Descrochers qui avait tué sa mère et avait tenté de se suicider ensuite. Justine écouta le récit avec grande attention, réconsolant la jolie blonde comme elle le pouvait. C'est ainsi qu'elle avait tout appris de Lucie, ainsi qu'elle avait tout appris au sujet de son père, quand Lucie Descrochers avait fondu en larmes après avoir feuilleté une revue dans le club house. Comme toute meilleure amie qui se respecte, Justine s'était senti obligée d'aller lui parler. Depuis ce jour, elle restait très compréhensive envers Lucie. *

" - Tu penses vraiment qu'il est dans le coin ? demanda Justine d'une voix douce. Saches que tant qu'on sera ensemble, tu n'auras rien à craindre de lui."

La jeune femme ne se leva pas pour rejoindre Lucie, redoutant un nouvel excès de colère. Elle resta donc assise sur le matelat quelque peu moisi, regardant la cellule autour d'elle. Elle songea soudain à ranger son portable, se maudissant de le laisser traîner dans un endroit pareil. Son regard balaya la cellule, ces murs gris qui devaient sûrement être blancs à la base, puis se posa sur Lucie Descrochers. Elle fit un petit sourire à vous en fendre l'âme, un sourire plein d'espoir, plein d'optimisme, un sourire pour espérer redonner son punch à Lucie et faire passer la douleur, la rage, la haine et tout ce qui allait avec. Justine fixa les barreaux. En cellule, elle était en cellule ! Ce n'était pas la première fois, mais il y a quelques années, son avocat avait promis que plus jamais ça n'arriverait. Elle se leva, s'avança vers les barreaux. Il y avait beaucoup d'agitation dans le hall. Essayant de voir quelque chose, elle se tordit le coup à essayer d'apercevoir la source de tout ce vacarme. Elle eut bien assez vite la réponse. Reculant rapidement des barreaux, elle se laissa tomber allongée sur son matelat. Les médias. Elles auraient dû s'en douter. Les plus grands reporters envoyaient par les plus grands journaux français et américains se trouvaient dans le hall, espérant avoir des nouvelles de Justine Dahlia et Lucie Descrochers. La secrétaire tentait de les empêcher de passer, en vain. Finalement, les forces de l'ordre intervinrent et le hall et le bruit retombèrent aussitôt. Un jeune et grand policier blond à l'air sympathique marchait de long en large devant la cellule de Justine et Lucie. Il leur adressa un petit sourire en les regardant :

" - Salut, les filles... (Justine se leva et vint coller son visage aux barreaux).

- Max ?

- Justine ! Qu'est ce que tu as encore fait ?

- Pff... Trop long. Mais dis moi que tu vas nous faire sortir d'ici !

- J'aimerai bien, poupée, mais...

- Max, c'est fini, entre nous.

- Je... Oui, je sais, mais je n'arrive pas à m'y faire. Je t'aime toujours, ma petite princesse, tu sais.

- Je sais. Mais alors fais moi sortir d'ici, et Lucie aussi ! (Il se tourna vers Lucie et lui sourit).

- Salut, Mignonne.

- Max !

- Quoi ?

- Tu sors avec quelqu'un, non ? Et Lucie aussi ! Fais pas l'idiot. (Se tournant vers Lucie) Fais pas attention à lui. Il est un peu bête. (Elle se retourna vers Max)

- Non, je suis célib. Tu es mon seul amour, princesse. (Il pencha sa tête à travers les barreaux et se rapprocha des lèvres de Justine, qui fit un bond en arrière.)

- Max !!! C'est fini, entre nous, tu comprends ? (Il recula, faisant la moue)

- Ok, poupée... Euh, Justine.

- Tu vas nous sortir de là ?

- Je vais voir ce que je peux faire.

- Merci, Max, merci infiniment.

- De rien, chérie. Saches que je t'aime et que je t'aimerai toujours. (Il se pencha brusquement et embrassa Justine avec passion, qui le gifla violemment.)

- Max, dégage ! Et fais nous sortir d'ici, andouille ! Et rappelle toi que je ne sors plus avec toi !"

Vexé, le grand jeune homme brun s'éloigna à la va vite. Il poussa en profond soupir. Lucie avait sûrement observé la scène, et Justine se sentit obligée d'aller la voir. Traversant la cellule doucement et sans bruit, elle alla s'assoir sur le matelat de Lucie, et murmura d'une voix douce et amicale, qu'elle voulait plutôt rassurante et encourageante pour l'avenir :

" - C'est mon ancien petit copain. Il m'a trompé une fois, alors on a cassé. Mais il m'aime toujours autant. Véritable cinglé, ce gars ! Il ne sort plus avec personne depuis qu'on a cassé !"

Elle soupira. On entendit des bruits de pas qui se rapprochaient de la cellule. Justine regarda Lucie, hésitant à la prendre dans ses bras pour la réconforter et la calmer. Juste à ce moment là, la silhouette imposante de Maxime vint assombrir la cellule. Il murmura à voix très basse, si bien que Justine avait du mal à entendre d'où elle était. Elle se rapprocha une fois de plus des barreaux, mais à distance assez raisonnable pour que le jeune garçon ne lui vole pas un baiser, une fois de plus, alors qu'ils ne sortaient plus ensembles depuis bientôt deux ans. Elle, elle avait refaite sa vie, même si pour le moment elle était célibataire ! Pas lui, tant pis ! Entre eux, c'était fini. Ils n'étaient plus que de bons copains, sans plus, malgré Max.

" - Ton avocat vient d'appeller. Il ne pourra pas venir aujourd'hui, ni demain.

- Quoi ?

- Il a un gros dossier, apparemment. (Justine se laissa tomber à terre)

- Il peut pas me faire ça, pas maintenant ! Max, dis moi que c'est faux !

- Hélas, non...

- MAXIME ! hurla une voix plus loin dans le comissariat.

- J'arrive ! répondit-il. Désolée, je dois y aller..."

Justine se releva en titubant. Dan ne pouvait lui faire ça, pas maintenant ! Il n'avait pas le droit. Justine se laissa tomber péniblement à côté de Lucie.

" - C'est pas vrai !" hoqueta-t-elle.

Elle se laissa aller aux larmes, ce qui était plutôt rare chez elle...

« Justine ! J'ai une idée ! Il est bientôt minuit donc rare seront ceux qui surveilleront les cellules vu qu'il y a des caméras, non ? Bien alors ... »

« Une corde. Il me faut une corde. »

« Je l'savais ! Y'a toujours un passage secret ! »

« Avoue que je suis géniale ! (sur un ton fier) »

Justine Dahlia s'était ressaisie. Lucie Descrochers était redevenue la même que celle qu'elle avait rencontré à Heartland, près de 3 ans auparavant à présent. Souriante, drôle et enthousiasme. Imaginative et joyeuse. Optimiste. Rien à voir avec la Lucie Descrochers que Justine avait vu, quelques instants auparavant. Elle avait devant ses yeux la vraie, la véritable Lucie, celle qu'elle avait connu en premier. Lulu redevenant joyeuse et enthousiaste, il était normal que la petite Française fasse de même. C'est donc ainsi que nos stars, "nos criminelles" à en croire les policiers, retrouvèrent le sourire, le vrai, sans se forcer, pour la première fois depuis longtemps. Quelque peu songeuse, Justine se demanda depuis combien de temps elle n'avait pas souri sans se forcer. 1 An. Non, plus, 2 Ans. Non, 3. Depuis cette nuit terrible du 31 Octobre. Depuis qu'Heartland avait fermé. Depuis qu'elle avait perdu de vue ses meilleures amies, Sabine et Katsuya. Depuis que la jument de Sabine, Youlande, était morte dans la tempête. Depuis l'horrible tempête de la nuit d'Halloween. Voilà quelques années que Justine avait retrouvé son véritable sourire en Amérique, elle l'avait de nouveau perdu le 31 Octobre. En Angleterre, plus l'esquisse d'un rictus, ou même d'un petit sourire. Ou du moins, d'un sourire qui venait du fond du coeur. Etait-il possible, que, sur les terres où elle était née, où elle avait tant souffert, Justine retrouve le sourire ? De toute évidence, oui.

Justine regarda d'abord avec incompréhension Lucie. Son amie était si imprévisible ! Impossible de la cerner précisément. Comme Justine, remarquez. Eh oui, qui se ressemblent, s'assemblent ! Lulu décrocha une barre en fer de la table. C'est là que Juju comprit ce que Lucie avait derrière la tête. Soupirant, elle songea que Lulu regardait trop la télévision. Elle s'y croyait vraiment ! Lucie donna un coup violent sur la caméra de surveillance. Jetant un coup d'oeil discret à sa montre, l'adolescente vit l'heure : minuit moins deux. Non, il fallait qu'elle l'admette : Lucie était tout simplement une génie, mais qui regardait peut être un peu trop les films d'actions qui passaient le samedi soir à la télévision ! Elle demanda une corde d'un ton quelque peu impérieux. Mais avant même que son interlocutrice ait pu répondre ou lui donner sa ceinture, Mademoiselle Descrochers avait déjà décroché sa ceinture, et l'avait attaché à un barreau de la cellule. L'autre bout était accroché dans un petit trou, dans le mur gris. Lucie pesa de tout son poids sur la ceinture, bientôt aidée par sa fidèle amie Justine Dahlia. Et la trappe s'ouvrit soudain, à la plus grande chance des deux jeunes filles. Sur un ton fier, Lucie lui dit d'avouer qu'elle était tout simplement géniale. Justine répondit alors, une lueur de malice brillant dans ses yeux bleus :

" - Peut être, oui. Mais tu regardes trop la télé !"

Lucie Descrochers et Justine Dahlia grimpèrent sur une chaise posée dans un coin de la cellule, et se retrouvèrent sur le toit. L'air frais leur balayait le visage avec force. Les cheveux volant dans le vent, Juju eut envie de crier sur le toit du comissariat, debout sur les tuiles : On est libres ! A quatre pattes sur les tuiles rouges, Justine se mit à avancer doucement. S'approchant du bord et de la gouttière, elle se pencha quelque peu vers le bas pour vérifier qu'aucun policier ne montait la garde. Les jeunes filles avaient bien de la chance ce soir. Le policier qui avait été chargé de surveiller la cour s'était assoupi. Les bras croisés sur le ventre, il ronflait bruyamment. L'adolescente se pencha encore un peu plus pour vérifier que personne d'autre n'était présent. Son pied dérapa soudain sur une tuile mouillée qui tomba par terre. Déséquilibrée, Justine faillit tomber. Elle se rattrapa de justesse. Véritable aventurière, Ju' n'avait peur de rien, et n'avait même pas le vertige. Elle regardait le bas sans aucune appréhension. Sa chevelure blonde flottait dans le vent. Les rafales étaient puissantes, et les deux jeunes femmes devaient s'accrocher fermement pour ne pas tomber du toit. Une pluie drue s'abbatit bientôt sur le comissariat. En quelques secondes, les adolescentes furent trempées des pieds à la tête, jusqu'aux os.

Mademoiselle Dahlia n'avait pas vraiment prévue, en se préparant pour aller en boîte de nuit, de se faire arrêter par la police et de finir sur le toit d'un comissariat. Elle avait prévue de passer une soirée bien tranquille, buvant un ou deux verres et s'éclatant. Elle n'était même pas entrée dans la discothèque. Tout ça pour dire que ses habits n'étaient pas vraiment adaptés aux circonstances, tout comme ceux de Lucie Descrochers. Justine portait une mini jupe rouge et des collants noirs rayés de rouge. Elle avait des bottes à talons hauts noirs. Ses ongles étaient teins de noir et elle portait des minutes semblables à ses collants. Elle avait un tee shirt noir quelque peu transparant et avec un décolleté assez profond et une veste noire elle aussi avec des écritures et des logos rouges dans le dos. Voilà ce qu'elle portait. Elle tremblait donc dans le froid sous la pluie, dans le vent, tremblante des pieds à la tête, trempée et même gaugée jusque aux os. Un fin croissant de lune éclairait son visage blanc. Elle avait le teint pâle et un rouge à lèvres rouge. Ses yeux étaient soulignés par du crayon noir qui faisait ressortir son regard bleu cristallin. Certains pourraient la prendre pour une traînée. Tout le contraire de ce qu'elle était. Plutôt une jeune fille avec un gros caractère et son propre look. Heureusement qu'elle n'avait pas mis trop de maquillage, sinon elle n'aurait pas dû être belle à voir. Accroupie, la jeune femme se pencha de nouveau et murmura :

" - La voie est libre. On descend par la gouttière ?" proposa-t-elle avec un clin d'oeil.

« Aïïe ... J'me suis coupée ... »

Justine Dahlia avait chez elle un album photo de cuir avec une couverture rouge. Il montrait des photos de son enfance en France, jusqu'à ses 16 Ans. Une l'avait particulièrement émue hier, quand elle avait regardé l'album : elle était sur le dos d'Urfée, sa jument chérie, lors des Championnats d'Europe, à la détente. Quelques heures plus tard, la grosse jument était décédée suite à un accident. Sa cavalière était transportée d'urgence à l'hôpital, et quelques semaines plus tard, elle partait en Amérique et changeait d'identité pour devenir Justine Dahlia. Sur cette photo, les deux accolytes avaient l'air si heureuse... Jade elle même en avait été troublée. Mais elle avait aussi retrouvé un album photo noir, en cuir, de la taille d'un livre de poche. Et celui là aussi l'avait émue. Il résumait les deux années de bonheur qu'elle avait passé à Heartland avant la nuit du 31 Octobre. Une photo était prise peu avant. C'était une photo prise sous un soleil radieux, sur l'hippodrome de l'académie de Heartland. Justine était sur le dos de Last Chance, et riait aux éclats, insouciante, sans savoir que d'ici quelques jours ils devraient sûrement se réparer et Last devrait repartir chez Monsieur Rimonis. A leur côtés, magnifiques, Suprême, montée par Lucie. Lulu elle aussi riait aux éclats, sa grande tignasse blonde rejetée en arrière. C'était la belle époque. L'époque de l'insouciance... Maintenant, tout avait changé.

Justine attendit que Lucie fut suffisament loin avant de se diriger vers la gouttière. Elle était glissante, et la pluie continuait de tomber. De plus, un vent fort prévenait une probable tempête. Non. Non, il ne fallait pas que ça recommence ! Les deux héroïnes du 31 Octobre avaient bien assez vécu ce jour là pour faire face à une autre tempête. Elles avaient déjà failli se tuer lors de la première ! Un instant, Justine eut l'impression de revoir Suprême, dressée sur un pont, non loin, basculer en arrière, entraînant ses deux cavalières avec elle vers le fond. Suprême et Lucie étaient remontées, pas Justine... C'est les secours eux mêmes qui avaient dû la sortir du fond. Secouant ses cheveux trempés, Juju se lança sur la gouttière détrempée. Enfin, façon de parler. Bien accrochée, elle descendit prudemment, avec souplesse et habilité. Lucie Descrochers l'attendait déjà en bas. Ses cheveux blonds trempés et ses vêtements dégoulinants ne l'empêchaient visiblement pas d'avoir l'air heureux, comme Justine. Mais soudain, alors que Justine sautait à terre, elle retint un cri de douleur. L'adolescente s'approcha de son ami et demanda :

" - ça va ?"

Elle avait une blessure assez profonde, qui saignait beaucoup, et qui risquait de s'infecter. Mais elle s'obstina à murmurer que ce n'était pas grave. Mouillée jusqu'aux os, Justine vérifia que le policier qui devait garder la cour dormait toujours. Rapport affirmatif, mon commandant (xxD). Elle se faufila donc doucement vers la sortie du comissariat. Elles se trouvaient désormais face à un imposant portail de fer forgé qui semblait infranchissable. A côté, il y avait une haie de buis qui avaient bien poussé, mais c'était la seule issue... Se tournant vers Lucie, elle lança :

" - Je crois que la seule issue, c'est celle ci."

Rachel la rejoint à terre. Lucie se mordit la lèvre et lâcha sa main, affirmant que tout allait bien ... mais si c'était faux bien sûr. Et puis de toute façon, la pluie allait légèrement désinfecté, non ? Mais la tempête gagnait en force de minutes en minutes et pendant un court instant, Lucie crut revoir cette scène lorsqu'elles tombent du pont, elle, Justine et Suprême. Elle chassa ses souvenirs sombres de sa tête et regarda dans la direction que montrait Justine du doigt. Un gros buisson ... Aïe, bonjour les feuilles piquantes ou les épines ... Mais, elles n'avait pas trop le choix.

« Bon ... Est-ce qu'on a vraiment le choix ? ^^" »

» Justine Dahlia [ Jockette ]
» Chambre de Justine Dahlia
» Comme on se retrouve ! [PV JUSTINE]
» Discussion animée entre la directrice et Justine [ELODIE]